VIRGIN PRUNES
Attention, cette fois nous
pénétrons dans l’antre de la folie avec certainement le groupe le plus déconcertant
« toutes générations confondues ». Formé à Dublin vers la fin des
années 70, nos dangereux possédés distillent un harmonieux mixage de Punk
Schizophrénique, de Dark Rock très agressif, de Folk autistique revisité à la
mode tribal et l’ensemble se veut débrider par de fulgurantes tentatives
expérimentales. En clair, dans ma vie, j’ai vu des mecs barrés, mais là, j’dis
respect ! Littéralement traumatisé par un
concert où le groupe avait reconstitué un appart dès plus traditionnel en mimant
les joies de la vie domestique (une
légende raconte que lors d’un show en Angleterre, les organisateurs horrifiés
ont carrément coupé le courant). C’est donc, après cet avènement théâtral
apocalyptique et cliniquement sidérant, que je cherchais désespérément un
disque, quand un coup du sort m’invita à découvrir « If i Die, i
die ». La claque fut aussi immédiate que totale… la preuve :
C’est un Ulakanakulot
mélodiquement tourmenté qui propose à l’auditeur un voyage plutôt cosmique. Majestueux
dans les textes, on n’en ressort que plus déconfit. En effet, si les
enchaînements demeurent parfois sinueux, cruels par instant ou martelant au son
d’une Basse placée en avant, la chronologie des titres fait que personne ne
peut rester insensible. En clair, l’Album devient vite hypnotique et force de constater qu’un mélomane avisé en
vaut 2.
A cela, plusieurs raisons :
la voix de Gavin Friday est juste d’un autre monde, celle de Guggi (en Live) flippante
à souhait, le tempo reste envoutant de bout en bout, la rythmique diffuse un
côté mystique et je vous laisse la primeur du finish de Bau-Dachöng. Puis, on passe la seconde avec l’inoxydable
Pagan Love Song, véritable hymne des soirées Goth (bien que lors d’une interview, Gavin Friday a précisé qu’il n’avait
jamais embrassé ce mouvement), cette sarabande maléfique tourne en une
ritournelle qui t’incruste le cerveau. Certes flotter dans les méandres
des Virgin Prunes, c’est un peu comme faire la cuisine avec Hannibal Lecter. Il
vaut mieux être briffé et bien briffé… alors que je reste cloué sur « Sweethome
Under White Clouds » déboule sans
concession 3 brûlots hautement subversifs :
-
Baby Turn Blues, l’étincelle joyeuse du Skeud.
-
Walls of Jericho, le coup de tronche sans anesthésie.
-
Caucasian Walk, la gigue obligatoire des soirées
branchées.
Si tu survis, il te faudra
t’accrocher à un Thème pour penser et, finir l’album comme il a commencé.
C’est-à-dire en ré appuyant sur Play. Bilan des courses : Dès l’intro, tu
quittes la stratosphère (au casque c’est
carrément impressionnant), mais attention à la déferlante musicale qui
t’invite à pogoter sur le pont du Titanic. Te voilà prévenu …If I Die, I Die…
s’avère tour à tour envoutant, furieux, classieux et prodigieusement conseillé
pour faire l’amour.
Allez hop, les « Virgin »
ne comptent pas pour des Prunes, la preuve avec un bon vieux Live des Familles !
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