De: Mike Flanagan
Avec: Ewan McGregor, Rebecca Fergusson, Kyliegh Curran.
Avec: Ewan McGregor, Rebecca Fergusson, Kyliegh Curran.
Se lancer à la fois dans une adaptation du roman de Stephen King et
dans une suite du chef d'oeuvre de Stanley Kubrick (que King déteste)
relève du projet casse gueule par excellence.
Pourtant, la Warner, confortée par les succès des 2 volets de IT et, par extension, d'un regain d’intérêt pour les adaptations du romancier (6 films et 2 séries en 3 ans) décide de sortir les biftons et de réveiller les forces obscures de l'Overlook Hotel.
Pourtant, la Warner, confortée par les succès des 2 volets de IT et, par extension, d'un regain d’intérêt pour les adaptations du romancier (6 films et 2 séries en 3 ans) décide de sortir les biftons et de réveiller les forces obscures de l'Overlook Hotel.
Nous suivons donc Danny Torrance,
traumatisé par la folie de son père (qui ne le serait pas ?), et qui
sombre dans l'alcool. Véritable loque humaine, il est aidé par un bon
samaritain qui le prend sous son aile et devient aide soignant dans un
hospice. Toujours affublé de son pouvoir, le Shining, il aide les
patients à mourir paisiblement. C'est d'ailleurs grâce à son Shining que
Dan va entrer en contact avec Abra, jeune fille ayant le même don.
Celle-ci va être la proie d'une bande de vampires nomades qui traquent
les enfants "spéciaux" afin d'aspirer leur énergie qui leur permettra de
vivre très longtemps.
Lu comme ça, le résumé parait simple,
voire simpliste. Mais c'est sans compter le talent du réalisateur, Mike
Flanagan. Spécialiste du film d'horreur à petit budget (THE MIRROR,
OUIJA: LES ORIGINES, PAS UN BRUIT), le bonhomme possède un sens précis
du cadrage, du montage et de la montée en tension qu'il culminera avec
JESSIE (justement une adaptation d'une nouvelle de Stephen King) et
l'excellente série THE HAUNTING OF HILL HOUSE. De plus, Flanagan
n'oublie pas de s’intéresser à ses personnages, chose rare par les temps
qui courent, ce qu'il prouvera ici malgré le poids d'un gros budget sur
ses épaules.
En effet, la 1ère partie du film est un montage
suivant en parallèle les 3 protagonistes principaux. Tout d'abord, en
nous présentant Rose (Rebecca Fergusson, aussi belle que diabolique) et
sa bande de "démons" (dont une "vampire" qui a des faux airs à la Lolita
de Kubrick) lors de traques parfois à la limite de l'insoutenable.
Ensuite, Danny (Ewan McGregor, très touchant) face à ses démons
intérieurs et extérieurs. Et enfin, la jeune Abra (Kyliegh Curran,
convaincante pour un rôle pas si facile), détentrice d'un énorme pouvoir
qui va attirer la convoitise des vampires nomades.
Le film prend donc son temps sans pour autant ennuyer le spectateur. Nous vivons en même temps le calvaire de tout le monde. La recherche de Shining, de plus en plus rares, pour certains, le retour à une certaine normalité ou l'acceptation de son don pour d'autres. Le metteur en scène n'en oublie aucun jusqu'à l'inévitable confrontation finale. Car à l'instar du roman, le final de DOCTOR SLEEP se passe donc à l'Overlook Hotel, lui qui a brûlé intégralement dans le roman de King (mais pas dans le film de Kubrick). Alors qu'on pourrait craindre un déferlement de "fan service", cette partie s'avère plutôt soft sur ce sujet là, Flanagan ayant eu l'intelligence (ou l'erreur selon certains) de ne pas avoir recours à la doublure numérique (SPOILER ALERT : non, vous ne verrez pas Jack Nickolson, mais un acteur reprenant son rôle). Le climax cédera néanmoins aux sirènes du spectaculaire mais n'oubliera pas l'émotion des retrouvailles (SPOILER ALERT : non, vous ne verrez pas Shelley Duvall, mais une actrice reprenant son rôle) pour finir sur une passation de pouvoir aussi simple que touchante.
Mine de rien, la tache ne fut
pas aisée mais Mike Flanagan s'en sort bien, très bien même. On peut
noter une facture télévisuelle à l'ensemble (le directeur photo vient du
petit écran et ça se voit) ou une utilisation excessive du score
d'origine remixé, nous ne sommes pas loin de la suite idéale. Et par les
temps qui courent, c'est un exploit.
Le Steelbook 4K + le Blu-Ray.
PS: la critique a été faite
à partir de la version cinéma de 2h30 présente sur le disque 4k. Le
blu-ray contient une version director's cut de 3h que je n'ai pas encore
vu. Affaire à suivre, donc.
PS(2): SPOILER ALERT : non, vous ne verrez pas Scatman Crothers, mais un acteur reprenant son rôle. By Snake.
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