A priori, rien ne pouvait
distinguer THE EXPERT (sorti en France sous le titre THE SPECIALIST pour ne pas
confondre avec le film de Stallone) d'un énième DTV destiné à boucher un trou
dans une étale poussiéreuse du vidéoclub du coin. Pourtant, et malgré le nom de
Rick Avery au poste de réalisateur, le film est le projet d'un seul homme :
William Lustig, alias Big Bill, l'homme derrière les cultissimes MANIAC et
MANIAC COP.
Mais revenons un peu en
arrière. Lustig sort de 2 déceptions cinématographiques.
Pour commencer, MANIAC
COP 3 qui s'est fait déposséder du film par ses financiers. S'il reste de ce
3ème volet une série b sympathique bien que maladroite, Big Bill souhaitait une
ambiance proche de la Hammer, un acteur noir comme Forest Withaker et filmer au
cœur même de Harlem. Mais ses producteurs (dont Joel Soisson, producteur
visionnaire des suites vidéos de HELLRAISER et THE PROPHECY...) lui imposent
Robert Davi (déjà présent dans le 2ème opus et qui fera sa star capricieuse) et
un tournage à Los Angeles. Des aveux de Lustig, celui-ci passera plus de temps
à regarder le Saturday Night Live à la télé à côté du combo ! Il finira par
quitter le tournage et sera absent de la salle de montage (Aux États-Unis, le
film sortira avec le pseudo Alan Smithee).
Puis, le réalisateur
optionne un script et commence la préparation de son nouveau film, qui a pour
nom TRUE ROMANCE. Mais le jeune auteur, ancien employé de vidéo-club (un
certain Quentin Tarantino) ne peut s’empêcher de montrer son travail à son
idole Tony Scott (TOP GUN, LE FLIC DE BEVERLY HILLS 2) qui se prend de passion
pour les mésaventures de Clarence et Alabama. A 2 semaines du tournage, Big
Bill est remercié et mis à la porte contre un chèque. Tony Scott conservera
néanmoins la fin écrite par Lustig et Roger Avary.
Ayant gardé contact avec
les producteurs de TRUE ROMANCE, les frenchies Roger et Samuel Hadida (ONLY THE
STRONG, KILLING ZOE), le réalisateur de MANIAC s'attaque à un nouveau projet.
Avec son partenaire financier Andrew Garroni, ils rachètent les droits de BRUTE
FORCE, un film de 1947 de Jules Dassin se passant dans le milieu pénitentiaire
et retrouve son compère Larry Cohen (l'homme à la filmo impressionnante, créateur
de la série LES ENVAHISSEURS, réalisateur, entre autres, de EPOUVANTE SUR NEW
YORK, BLACK CAESAR, L'AMBULANCE et co-scénariste des MANIAC COP) pour accoucher
d'un scénario, aidé par l'écrivain Max Allan Collins (auteur du graphic novel
LES SENTIERS DE LA PERDITION).
Le résultat, sorte de 12
SALOPARDS à la sauce VIGILANTE, voyait un groupe d'ex-Bérets verts infiltrer
une prison pour aller exécuter les condamnés à la chaise électrique dont l’état
venait d'abroger la peine de mort.
Lustig envisage un
casting de « tronches » comme on en fait plus : Fred Ward (REMO, TREMORS) et
Lance Henriksen (ALIENS, CHASSE A L'HOMME) en tête suivi de Charles Napier
(RAMBO 2, MANIAC COP 2), Robert Forster (VIGILANTE, JACKIE BROWN) et
l'inénarrable Fred Williamson (BLACK CAESAR, UNE NUIT EN ENFER).
Malheureusement, et c'est là que les ennuis vont commencer, le casting paraît
trop vieillissant et lourd à gérer pour les producteurs et préfèrent miser sur
un meilleur « investissement » en la personne de Jeff Speakman.
Très sympa tes anecdotes l'ami, au plaisir d'en lire d'autres au sujet d'un genre de films qui avait largement sa place au temps bénie des vidéoclubs.
RépondreSupprimer