Comment
tout a commencé ?
JMi) Par le Rock. Gamin,
j’étais un grand Fan d’Elvis et du Rock’n’roll de l’époque : Gene Vincent,
Eddie Cochran, Little Richard, Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, Bill Haley, etc.
puis, par hasard, j’ai découvert Deep Purple, Led Zeppelin & Alice Cooper.
Tu
n’as donc pas commencé « traditionnellement » avec les Beatles et les
Rolling Stones ?
Non, je n’ai jamais été
Fan, même si je reconnais le talent de ces deux groupes. J’ai appris au fur et
à mesure, de même pour les Doors, les Who, Jimi Hendrix ou les Kinks.
Tu veux dire les gars
d’un âge avancé (rires) ? Oui sans doute, mais ce n’est pas mon cas. Les
Beatles & les Stones, j’avais écouté comme tout le monde, mais de là à dire
que je connaissais… il y’a un grand pas ! En fait, il m’a fallu un peu de
temps pour bien comprendre et apprivoiser l’historique. En fait, tel groupe
« par ricochet » m’a amené à écouter un autre groupe.
Par
exemple ?
J’aimais bien Van Halen
et surtout l’album de 78. En intro, il y’avait un solo mortel, puis You Really
Got Me et je ne savais pas que c’était des Kinks. La curiosité m’a emmené à
écouter l’original ou, lorsqu’on écoutait un bon Riff, il y’avait toujours un
pote pour affirmer « ça me fait penser à tel morceau, sur tel album »
et on essayait de se le procurer, etc. c’est comme ça que l’on s’est forgé une
bonne culture.
Et
donc en matière de Heavy Metal ou de Hard Rock, qu’est-ce qu’on trouvait dans
ta discothèque à l’époque ?
Des classiques :
Machine Head ou Made in Japan de Deep Purple, Alive 1 & 2 de Kiss, Let
There Be Rock d’AC/DC, Van Halen, Scorpions Lovedrive, Never mind the Bollocks
des Sex Pistols, Iron Maiden Killer’s, et puis… ce fut la pente fatale ! Une
sorte de boulimie s’est emparée de moi, je me suis mis à collectionner les bons
disques. C’est bien simple, dès que j’avais 3 ronds, c’était pour un vinyle,
une cassette ou un ciné.
Il
fallait être riche à cet époque ?
Non, parce qu’on achetait
beaucoup d’occas et par temps de vache maigre, on achetait un lot de cassettes
vierges et on enregistrait les disques des potes. On s’organisait… par
exemple : toi, tu achètes « Highway to Hell » et moi j’achète
« Répression ». En général, on se les prêtait sans problème. A
l’époque, on ne bossait pas encore, donc c’était de l’argent de poche.
Honnêtement gagné je le précise, soit ; parce qu’on avait aidé un voisin à
nettoyer sa cave ou à déménager son garage. Parfois, on recevait un billet de
la famille et hop, chez le disquaire ! Pas le temps de faire fructifier
l’oseilles (éclat de rires) et c’était bien comme système, car tu te faisais
une petite collec et fatalement tu rencontrais toujours un pote qui avait
découvert un nouveau groupe, donc les cassettes tournaient sans relâche, ah
ouais, c’était Top ! Je regrette cette époque si passionnante en partage
et en émotion, parce qu’on était habité quand même. La zique que l’on écoutait…
nous transcendait. Tu n’avais pas une journée, sans un « t’as écouté le
solo sur tel morceau », « et l’intro, sur tel autre ». On
n’était pauvre en qualité sonore avec nos cassettes, mais qu’est-ce qu’on était
riche en émotions.
D’ailleurs,
c’était la grande époque des disquaires ?
Ah les disquaires, c’est
comme les Vidéo-Clubs… c’était super. Lorsque j’étais jeune, j’ai eu la chance
de bosser dans un vidéo-club et pour un gars « comme moi » qui ne
roulait pas sur l’or, ça m’a permis de mater plein de films et de rencontrer un
max de passionnés de cinoche. C’était très enrichissant et donc, oui, je reviens
à ta question : la grande époque des disquaires ? J’en ai connu des
vraiment Top où tu pouvais écouter de la zique sans acheter, car le patron
où les employés savaient qu’on était fauché, mais je pense que la volonté que
l’on avait à s’intéresser à la zique nous rendait sympathique. Parfois, on
avait un billet et « là » on était les rois, yes… que choisir ?
On fouillait dans les bacs, on écoutait des tas de trucs et c’est comme ça que
j’ai connu les maxi 45 Tours. Le truc magique, car ça avait la taille d’un 33
t, mais ça coûtait moins cher. Du coup, tu avais l’impression d’avoir du
contenu dans ta discothèque et peut-être même un truc rare ??? J’avais le
maxi Touch too much d’AC/DC avec Live Wire et Shot down in Flames en live sur
la face B, une tuerie à l’époque. J’avais connu les Maxi grâce à Elvis Presley,
car dans le magasin, ils en avaient un « Promised Land » si ma
mémoire est bonne et puis, ils avaient aussi des disques de couleur et là,
j’étais hypnotisé (éclat de rires…).
Des
Pictures ?
Pas encore, c’était des
disques vinyles de couleur or, c’était énorme… ça me faisait penser au fameux
disque d’Or ! On les voulait tous (il y’en avait moins d’une dizaine),
mais ils étaient plus chers. Après, mais bien plus tard, certains sont apparus
avec d’autres couleurs (j’en avais un de Metallica), puis enfin les fameux
pictures. A force de s’intéresser à tout ça, on commençait à bien maitriser
notre sujet avec les imports, les doubles albums, etc. Parfois, on commandait
même !!! C’était un vrai cérémonial « imagine, on se rendait chez le
disquaire pour commander un album », et mec t’as gagné au loto ou
quoi ? Sinon, la plupart du temps on se baladait, on faisait aussi quelques
conventions et puis, on apprenait qu’à tel endroit « il y’avait une
liquidation ». En furetant de droite et gauche, on trouvait des bons
disquaires. Je me souviens de celui de la gare de l’Est, il était bien avec des
prix raisonnables, je ne sais pas s’il existe encore. En tout cas, on lui a
laissé du pognon à l’époque.
Tout
à l’heure, tu parlais de Vidéo, mais le cinoche, tu es un sérieux
amateur ?
J’aime énormément le
cinéma, trop, beaucoup trop… et cela même si j’ai une préférence pour le Bis.
J’ai eu la chance de visionner beaucoup de films en salle, car sur Paris, tu
avais des cinés spécialisés dans divers styles. C’était super, tu pouvais
regarder 2 films pour pas cher et puis, pour les cinéphiles endurcies : tu
avais des cinoches incroyables. Des vieux cinés, des cinés populaires ou des
monuments comme le Grand Rex par exemple avec une salle époustouflante, j’ai vu
plein de films dans cette salle, mais mon préféré était le Hollywood Blvd avec
des Bruce Lee, des Zombies & des Sabreurs Manchots. C’est drôle, car
souvent tu croisais des mecs avec le même centre d’intérêt : la bonne
zique & les films qui vont avec, mais ne nous dispersons pas, parlons Thrash,
parlons Cash (rires…).
OK, alors le Thrash
Metal, comment et pourquoi ?
J’ai découvert le Thrash
après la vague Punk. A cette époque, il y’a eu une scission dans ce mouvement.
D’un côté, tu avais les purs & durs, à l’instar de Dead Kennedy’s, GBH ou The
Exploited… ils le sont restés. De l’autre, ceux qui ont lancé la New Wave, le
Gothic, l’Electro Indus, etc. Les influences étaient palpables et par
répercussion dans le milieu Metal, certains ont commencé à accélérer la cadence
et à brutaliser tout ça. Le plus intéressant, c’est qu’ils ont gardé le côté
Heavy tout en balançant des Riffs bien rugueux. D’ailleurs, tu retrouvais cet
esprit dans le HardCore, c’était étrange, car tu aurais pu imaginer une sorte
de chaos bruitiste et bien non… l’ensemble sonnait vraiment bien et je pense que
le Thrash est né de toutes ces influences. Cela dit, à l’époque on était très
demandeur de musique rapide et un beau jour, nous avons entendu le Kill Em All
de Metallica, nous avons été décontenancés. Une belle claque !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire