lundi 6 avril 2020

The Expert - The Specialist !


A priori, rien ne pouvait distinguer THE EXPERT (sorti en France sous le titre THE SPECIALIST pour ne pas confondre avec le film de Stallone) d'un énième DTV destiné à boucher un trou dans une étale poussiéreuse du vidéoclub du coin. Pourtant, et malgré le nom de Rick Avery au poste de réalisateur, le film est le projet d'un seul homme : William Lustig, alias Big Bill, l'homme derrière les cultissimes MANIAC et MANIAC COP.




Mais revenons un peu en arrière. Lustig sort de 2 déceptions cinématographiques.

Pour commencer, MANIAC COP 3 qui s'est fait déposséder du film par ses financiers. S'il reste de ce 3ème volet une série b sympathique bien que maladroite, Big Bill souhaitait une ambiance proche de la Hammer, un acteur noir comme Forest Withaker et filmer au cœur même de Harlem. Mais ses producteurs (dont Joel Soisson, producteur visionnaire des suites vidéos de HELLRAISER et THE PROPHECY...) lui imposent Robert Davi (déjà présent dans le 2ème opus et qui fera sa star capricieuse) et un tournage à Los Angeles. Des aveux de Lustig, celui-ci passera plus de temps à regarder le Saturday Night Live à la télé à côté du combo ! Il finira par quitter le tournage et sera absent de la salle de montage (Aux États-Unis, le film sortira avec le pseudo Alan Smithee).
  

Puis, le réalisateur optionne un script et commence la préparation de son nouveau film, qui a pour nom TRUE ROMANCE. Mais le jeune auteur, ancien employé de vidéo-club (un certain Quentin Tarantino) ne peut s’empêcher de montrer son travail à son idole Tony Scott (TOP GUN, LE FLIC DE BEVERLY HILLS 2) qui se prend de passion pour les mésaventures de Clarence et Alabama. A 2 semaines du tournage, Big Bill est remercié et mis à la porte contre un chèque. Tony Scott conservera néanmoins la fin écrite par Lustig et Roger Avary.






Ayant gardé contact avec les producteurs de TRUE ROMANCE, les frenchies Roger et Samuel Hadida (ONLY THE STRONG, KILLING ZOE), le réalisateur de MANIAC s'attaque à un nouveau projet. Avec son partenaire financier Andrew Garroni, ils rachètent les droits de BRUTE FORCE, un film de 1947 de Jules Dassin se passant dans le milieu pénitentiaire et retrouve son compère Larry Cohen (l'homme à la filmo impressionnante, créateur de la série LES ENVAHISSEURS, réalisateur, entre autres, de EPOUVANTE SUR NEW YORK, BLACK CAESAR, L'AMBULANCE et co-scénariste des MANIAC COP) pour accoucher d'un scénario, aidé par l'écrivain Max Allan Collins (auteur du graphic novel LES SENTIERS DE LA PERDITION).

 
Le résultat, sorte de 12 SALOPARDS à la sauce VIGILANTE, voyait un groupe d'ex-Bérets verts infiltrer une prison pour aller exécuter les condamnés à la chaise électrique dont l’état venait d'abroger la peine de mort.


 Lustig envisage un casting de « tronches » comme on en fait plus : Fred Ward (REMO, TREMORS) et Lance Henriksen (ALIENS, CHASSE A L'HOMME) en tête suivi de Charles Napier (RAMBO 2, MANIAC COP 2), Robert Forster (VIGILANTE, JACKIE BROWN) et l'inénarrable Fred Williamson (BLACK CAESAR, UNE NUIT EN ENFER). Malheureusement, et c'est là que les ennuis vont commencer, le casting paraît trop vieillissant et lourd à gérer pour les producteurs et préfèrent miser sur un meilleur « investissement » en la personne de Jeff Speakman.




1 commentaire:

  1. Très sympa tes anecdotes l'ami, au plaisir d'en lire d'autres au sujet d'un genre de films qui avait largement sa place au temps bénie des vidéoclubs.

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