lundi 6 avril 2020

The Specialist - The Expert.


Jeff Speakman : Ceinture noire 9ème Dan (!!) de Kenpo et bonne gueule qui passe bien à l'écran, Speakman a déjà 2 films à son actif : L'ARME PARFAITE (production Paramount qui voulait leur « Jean-Claude Van Damme ») et SUR LA DEFENSIVE (prod Cannon douloureuse). Pas forcément des gros succès, mais les films cartonnent assez en vidéo pour lui confier le rôle-titre de THE EXPERT. Au fil des réécritures, Les mercenaires sont donc remplacés par un seul homme, à savoir John Lomax, instructeur d'une section spéciale anti-gang, qui va tenter de rentrer coûte que coûte dans la prison ou se trouve l'assassin de sa sœur. William Lustig pose donc ses caméras à Nashville mais la suite des événements ne va pas aller dans son sens.


En effet, celui-ci doit composer avec un acteur « star » qui refuse de faire quoi de ce soit qui serait à l'encontre de son image zen, quand bien même son personnage pratique la justice expéditive. Speakman réécrit donc ses dialogues et des scènes entières dans le dos de Bill.

Et bien qu'entouré d'une équipe rodée à ce type d'exercice (dont Spiro Razatos, véritable légende de la profession, à qui l'on doit les cascades de près de 200 films et la réalisation du très fun CLASS OF 2001), le film est sous budgeté (on parle de 3 millions de dollars). Excédé par le comportement ingérable de sa star, William Lustig quitte le tournage laissant Jeff Speakman seul aux manettes. Il s'adjoint les services de Rick Avery pour finir le métrage. Responsable des cascades, Avery met en boite toutes les scènes de bastons et l'intégralité de ce qui se passe en prison. Prévu à l'origine pour Rip Torn, le rôle du directeur du pénitencier échoit à James Brolin (AMITYVILLE, MONDWEST). Tournant dans un laps de temps limité, l'acteur n'aura aucune scène en commun avec Speakman. Prévu à l'origine pour une sortie cinéma, THE EXPERT échouera donc en vidéo.


Mais que reste t’il du film en l'état ? Malgré ses défauts évidents (on peut facilement repérer les plans, amples et généreux, de Lustig et ceux, étriqués et filmés en gros plan, d'Avery), le film reste un très bon vigilante, impeccablement scopé par Lustig et magnifiquement éclairés par Levie Isaacks (MUTRONICS, LEPRECHAUN, BAD COMPANY), émaillés d'éclairs de violence personnifiés par le psychopathe Martin Kagan (inspiré par le véritable tueur Scott Panetti) et de bonnes bastons dû à l'expertise de Speakman. Bref, une série b solide et injustement oublié.
Car pour voir THE EXPERT dans de bonnes conditions, il faudra vous tourner vers la VHS Française chez Metropolitan qui propose le film dans son format d'origine 2.35 (un dvd UK est dispo dans une copie dégueulasse recadrée en plein écran !) ou, au mieux, le laserdisc US sorti chez Orion.

Les carrières de William Lustig et Jeff Speakman ne s'en remettrons pas. Après un UNCLE SAM décevant, Big Bill arrêtera sa carrière de réalisateur pour devenir producteur de documentaires sur des réalisateurs de cinéma bis avant de créer sa propre boite d'éditions vidéos bien prisée par les amateurs du genre comme nous (BLUE UNDERGROUND).


Jeff Speakman sombrera dans les DTV allant du B sympa (SANS ALTERNATIVE) au Z honteux (MISSION SCORPIO ONE). Il stoppera sa carrière d'acteur et ouvrira son école de Kenpo. Sans pour autant dénigrer son passé, car ses affiches de film trônent fièrement sur les murs de son dojo.
                                                                     By Snake.

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