mercredi 6 avril 2011

Re... Make Me Feel !

Cette nouvelle rubrique à pour but de comparer l'original à la version revisitée. Nous trouverons parfois de belles idées, mais également de bonnes crises de rire... Du coup, on attaque sans mollir avec un classique : 3H 10 Pour Yuma !


alisé par Delmer Daves d'après une histoire d'Elmore Leonard, ce Western de 1957 va illico changer la donne. En effet, loin du Cow-Boy solitaire, du Justicier ou du Shérif seul contre tous, nous sommes ici en présence d'un père de famille qui cherche plutôt une solution pour nourrir sa famille... que les emmerdes !
 


Le pitch s'articule sur des événements en chaîne et force de reconnaître que face au destin de ce brave fermier : le spectateur ne peut s'empêcher d'imaginer ce qu'il ferait à sa place. Jugez plutôt : Une diligence apparaît et ô surprise, elle va être attaquée par une bande de Hors la loi commandée par Ben Wade (Glenn Ford). Celui-ci, beau parleur, beau mec et accessoirement bon tireur s'approprie un solide magot, mais dans la confrontation (qui devait se dérouler sans bobo) le conducteur + un brigand se font descendre. A cet instant, un homme Dan Evans (interprété par l'excellent Van Heflin) accompagné de ses 2 fils va se trouver dans le feu de l'action. Néanmoins, le chef de gang les épargnera en prenant simplement leurs chevaux.


Quelques heures plus tard, Ben Wade succombant au charme d'une barmaid du nom de Emmy (plutôt canon et interprétée par Felicia Farr) va se faire épingler. Il faudra 2 volontaires pour escorter le gaillard jusqu'aux rails du fameux train de 3h10. Dan Evans et Alex Potter (Interprété par Henry Jones qui n'a, à ma connaissance aucun lien de parenté avec Indiana, ni avec le Sorcier) vont se charger de cette mission, l'un pour l'argent because son Ranch par en couille, l'autre pour le Fun, car grand adepte de l'eau de feu qui rend invincible.  

Suite à ce périple, une étrange amitié va lier Ben Wade et Dan Evans. Autant dire que du générique poussiéreux à cette rencontre antinomique, les émotions du spectateur sont mises à rude épreuve et pourtant, le dernier quart d'heure va encore monter d'un cran : Dan va t-il réussir à balancer le forcené dans le train ? Après, on peu discuter sur des détails : que vient faire l'épouse de Dan sur le champ de bataille et pourquoi, les hommes de Butterfield (le propriétaire de la ligne de transport et instigateur de la mission) ne se sont pas planqués sur les hauteurs de la ville quand les Desperados (7 seulement et bien groupés) se sont pointés pour délivrer Ben ? Ok, les mecs sont des bouseux, OK, ils ne pouvaient pas soupçonner que les bandits étaient débiles, mais bon... plutôt que de les attendre dans le saloon, autant établir une stratégie et re re OK, nous sommes d'accord, les gars engagés à l'arrache ne sont pas des pointures (et en matant le film, vous capterez pourquoi). D'ailleurs, là n'est pas le propos, tant la trame intéressante se déroule surtout entre le gangster et son surveillant. Bilan des courses : à l'instar de sa BO, 3h10 pour Yuma vaut franchement le coup. De plus, il est en N&B, ce qui le rend encore plus Culte.     


Que rajouter, si ce n'est que 50 ans plus tard, le remake gagne 30 minutes et en Blu-Ray, il s'impose en sacré challenger. Primo, il reste fidèle à l'original et secundo, il demeure beaucoup plus brutal. A commencer par l'attaque de la diligence (qui n'est pas remplie de passager, mais de pognon, donc blindée & armée). De plus, ce type de Western transpire l'authenticité et perso, c'est ce que j'aime, car il n'y a pas d'un côté les bons et de l'autre, les méchants. Tout le monde en prend pour son grade, ça cartonne sévère, ça défouraille dans tous les coins et l'effet de surprise s'avère constant. Nous sommes ici, au beau milieu d'un voyage sur la recherche de soi où tout peut basculer rapidos. D'ailleurs, le rythme pousse nettement plus que l'original, à un point tel, que l'on se perd parfois en conjectures. Est-ce bien ? Oui, absolument, car à l'inverse de son modèle... le spectateur n'est plus vraiment spectateur, puisqu'il prend (presque) part à l'action. 


Reconnaissons que le binôme << Russell Crowe en brigand (aussi charmeur que craignos) et Christian Bale (en fermier aussi boiteux que torturé) >> n'est pas étranger à l'affaire. D'une fripouille qui zigouille ses geôliers à coup de fourchette au tireur d'élite vétéran de la guerre de sécession, une prise de tête violente va s'établir pour déboucher sur un évident respect ! A cela vous ajoutez, un bon casting avec deux gros bonus partagés. Le prems à Ben Foster, véritable petite frappe sans remord et flingueur endurci. Le second à l'inoxydable Peter Fonda qui une fois encore crève l'écran.


Enfin, accrochez vos colts à la ceinture, car quand la bande de Big Ben se pointe en ville, ça charcle à l'ancienne. En fait, seule la fin (dont je ne dévoilerais rien) m'a paru peu probable. Alors que dans l'original le dénouement à une ébauche de raison (simpliste certes, mais elle est bien là), les multiples rebondissements du remake rendent l'ultime déroulement étrange, mais d'accodac... ceci n'engage que moi et je compte sur vos commentaires pour échanger des avis.   

Bilan des courses : furieusement réalisé par James Mangold à qui l'on doit - Cop Land, Identity, Walk The Line ou Knight and Day -, je n'aurais qu'un dernier conseil... ne rater pas ce train.

Chronique DVD, Blu-Ray By JMi.

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