jeudi 6 février 2014

ALIEN...

          - UN PASSAGER SPECIALEMENT SPATIALE -


En 1979… je traîne ma vie en banlieue et plus précisément dans les Hauts-de-Seine ou les Yvelines. Pourquoi ? Parce qu’à l’époque, certaines villes possédaient des Cinoches vraiment cool. C’est ainsi qu’entre Nanterre, Rueil, Chatou, etc… je visitais sans relâche la moindre séance. De plus, il était rare de tomber sur un multiplex (celui de la Défense n'était pas encore opérationnel et celui de la gare venait à peine de faire son apparition), au pire tu avais 2 salles comme à l’ancien Ariel de Rueil (qui était à l'opposé d'un "6 salles" placé du côté gare, c'est à dire mon quartier, ce qui était toujours prétexte à une bonne ballade), au mieux une seule : mais mortelle !
  

Du coup avec mon voisin et pote de toujours William, on se pointe pour une visite guidée dans l’Nostromo et franchement, on ne savait pas à quelle sauce on n’allait être bouffé. En fait, nous étions simplement passionnés de films Fantastiques et très curieux. Nos faits d’armes remontaient aux vieux SF, en passant par Rencontre du 3ème Type, quelques Shaw Brothers de derrière les fagots et bien entendu, une multitude d'Actioner's archis bourrins. Bref, nous avions entendu parler d’Alien… il nous fallait le voir illico.  
 

En ce qui nous concerne "subjugués", je pense que le mot n’est pas trop fort ! Alien dans une bonne salle déclenche chez le spectateur (Fan j’entends) un mélange d’épouvante et de fascination. Le genre de sensation assez étrange… en clair : imagine que tu t’chopes une trouille bleue et que malgré tout « tes yeux ne peuvent quitter l’écran ». D’ailleurs, je me rappelle que certaines personnes flippaient graves à trois sièges de nous. Pourtant, nous n’étions qu’une trentaine de personnes, ce qui rendait la salle encore plus froide (les couleurs inquiétantes de la planète, puis de l’intérieur du Nostromo cavalaient sur les murs, l'expérience fut très impressionnante) et lorsque Kane examine les œufs ce fut un grand moment de Rock ‘N’Roll, les gens se sont mis à hurler, c’était aussi terrible qu’excitant !
 

Cependant, lorsque l’on regarde Alien avec du recul, ce film est assez rudimentaire, soit : un scénario simple, très efficace et particulièrement rude. Allez hop, on décolle... Un vaisseau interstellaire appelé Le Nostromo remorque une cargaison de minerai direction "la terre". L’équipage endormi va être réveillé par l’ordinateur de bord nommé « Maman ». Celui-ci a reçu un signal d’une planète avoisinante et le code de procédure oblige les astronautes à vérifier s’il n’existe aucune vie extra-terrestre.

Nos 7 aventuriers de l’espace vont exécuter l’ordre à leurs risques et périls. Trois des leurs vont partir en reconnaissance, mais l’un sera soudainement agressé par une créature qui viendra se coller à son visage et pour ceux rester à bord… que faire ?

La Légende stipule que pour cette scène : les acteurs n'étaient pas au courant.  


Malgré les réticences de Ripley (Sigourney Weaver), le Loup est entré dans la Bergerie. Il est trop tard, le Xénomorphe Junior se déplace à la vitesse de Bip Bip et du coup, la chasse est ouverte !

Malheureusement pour l’équipage, celui-ci développe une défense de combat peu Orthodoxe : s’il est touché « son sang » (qui s’avère être de l’acide) peut bousiller le navire. De plus, son apparence, lui permet de se camoufler aisément et histoire de boucler la boucle… il grandit à vue d’œil.

Tu T'appelles Ash et t'as jamais vu Evil Dead ? Non mais... Allo quoi !


Comme vous le remarquez sur cette belle image, une seconde lame est affutée avant que le poil ne se rétracte et notre ami « le Xénomorphe » va se faire un devoir de dessouder (Un par Un) chaque membre de l’équipage. D'abord surpris, puis terrorisés… les résidents du Nostromo vont établir une contre-attaque à grand renfort de plans (plus ou moins stratégiques), de pièges et de lance-flammes.

 
Bien évidemment, je tairais le dénouement dans le cas où de jeunes cinéphiles n’auraient pas encore maté ce chef-d’œuvre. Le seul indice que je me dois de formuler est : que d’un spectaculaire film de Science-Fiction, nous passons directos à un Slasher plutôt cosmique !

 Viens faire un Bibi !

Ah... cette photo nous avait gravement perturbé à l'époque !
 
Aujourd’hui Alien (à l’instar de The Thing, Warning ou X’Tro pour la catégorie : E-T craignos) s’avère être l’un des Films phares d’une génération d’obsessionnels. Pire, capable de regarder les 117 minutes en boucle, les Fans n’hésitent jamais à revoir Alien sous toutes ses formes (Classique ou Director’s Cut), voire à investir les cinoches en cas de rediffusion et certains diront que je m’avance en proclamant que :

- seule une Fan-Base « de cinéphiles, dit de Genre » peut se targuer d’une telle reconnaissance pour un film de cette qualité.

Certes, les Fantastiquo-Fans vont au cinéma, achètent la galette, les rééditions, collectionnent les bonus, les figurines et s’informent via la presse spécialisée. En clair, s’il devait ressortir avec 2 minutes supplémentaires, les Fans d’Alien casseraient leur tirelire… Ce type d’attitude est parfois difficile à expliquer aux cinéphiles qui ne seraient pas viscéralement touchés par cet univers. Pourquoi ?  
   

L’image, la musique, les décors, le déroulement et l’ambiance de ce film ont créé « un avant et un après Alien ». Qui oublierait les visions torturées de H.R Giger ou la Zique de Jerry Goldsmith ? Qui ne serait pas fasciné par le travail de Ridley Scott et qui ne serait pas séduit par la construction millimétrée d’un scénario aussi bonnard qu’avant-gardiste : le Nostromo, puis le vaisseau du Space-Jockey, la fécondation d’un mec, la découverte soudaine d’un Androïde, l’ordinateur « Maman », le Xénomorphe bourré de particularités de défense et surtout ; 7 acteurs exceptionnels.  Bilan des courses : Alien ne sera pas qu’un passager sur la route de votre culture cinématographique, mais bien le déclencheur qui vous fera crier dans l’espace-temps de l’émerveillement émotionnel...

By JMi 

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