jeudi 15 mai 2014

Quelques extraits d’émissions :


Comment tout a commencé ?
JMi) Par le Rock. Gamin, j’étais un grand Fan d’Elvis et du Rock’n’roll de l’époque : Gene Vincent, Eddie Cochran, Little Richard, Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, Bill Haley, etc. puis, par hasard, j’ai découvert Deep Purple, Led Zeppelin & Alice Cooper.

Tu n’as donc pas commencé « traditionnellement » avec les Beatles et les Rolling Stones ?
Non, je n’ai jamais été Fan, même si je reconnais le talent de ces deux groupes. J’ai appris au fur et à mesure, de même pour les Doors, les Who, Jimi Hendrix ou les Kinks. 


C’est drôle, parce que les gars de ton âge évoquent directement ces références ?

Tu veux dire les gars d’un âge avancé (rires) ? Oui sans doute, mais ce n’est pas mon cas. Les Beatles & les Stones, j’avais écouté comme tout le monde, mais de là à dire que je connaissais… il y’a un grand pas ! En fait, il m’a fallu un peu de temps pour bien comprendre et apprivoiser l’historique. En fait, tel groupe « par ricochet » m’a amené à écouter un autre groupe.

Par exemple ?
J’aimais bien Van Halen et surtout l’album de 78. En intro, il y’avait un solo mortel, puis You Really Got Me et je ne savais pas que c’était des Kinks. La curiosité m’a emmené à écouter l’original ou, lorsqu’on écoutait un bon Riff, il y’avait toujours un pote pour affirmer « ça me fait penser à tel morceau, sur tel album » et on essayait de se le procurer, etc. c’est comme ça que l’on s’est forgé une bonne culture.

Et donc en matière de Heavy Metal ou de Hard Rock, qu’est-ce qu’on trouvait dans ta discothèque à l’époque ?
Des classiques : Machine Head ou Made in Japan de Deep Purple, Alive 1 & 2 de Kiss, Let There Be Rock d’AC/DC, Van Halen, Scorpions Lovedrive, Never mind the Bollocks des Sex Pistols, Iron Maiden Killer’s, et puis… ce fut la pente fatale ! Une sorte de boulimie s’est emparée de moi, je me suis mis à collectionner les bons disques. C’est bien simple, dès que j’avais 3 ronds, c’était pour un vinyle, une cassette ou un ciné.



Il fallait être riche à cet époque ?

Non, parce qu’on achetait beaucoup d’occas et par temps de vache maigre, on achetait un lot de cassettes vierges et on enregistrait les disques des potes. On s’organisait… par exemple : toi, tu achètes « Highway to Hell » et moi j’achète « Répression ». En général, on se les prêtait sans problème. A l’époque, on ne bossait pas encore, donc c’était de l’argent de poche. Honnêtement gagné je le précise, soit ; parce qu’on avait aidé un voisin à nettoyer sa cave ou à déménager son garage. Parfois, on recevait un billet de la famille et hop, chez le disquaire ! Pas le temps de faire fructifier l’oseilles (éclat de rires) et c’était bien comme système, car tu te faisais une petite collec et fatalement tu rencontrais toujours un pote qui avait découvert un nouveau groupe, donc les cassettes tournaient sans relâche, ah ouais, c’était Top ! Je regrette cette époque si passionnante en partage et en émotion, parce qu’on était habité quand même. La zique que l’on écoutait… nous transcendait. Tu n’avais pas une journée, sans un « t’as écouté le solo sur tel morceau », « et l’intro, sur tel autre ». On n’était pauvre en qualité sonore avec nos cassettes, mais qu’est-ce qu’on était riche en émotions.

D’ailleurs, c’était la grande époque des disquaires ?

Ah les disquaires, c’est comme les Vidéo-Clubs… c’était super. Lorsque j’étais jeune, j’ai eu la chance de bosser dans un vidéo-club et pour un gars « comme moi » qui ne roulait pas sur l’or, ça m’a permis de mater plein de films et de rencontrer un max de passionnés de cinoche. C’était très enrichissant et donc, oui, je reviens à ta question : la grande époque des disquaires ? J’en ai connu des vraiment Top où tu pouvais écouter de la zique sans acheter, car le patron où les employés savaient qu’on était fauché, mais je pense que la volonté que l’on avait à s’intéresser à la zique nous rendait sympathique. Parfois, on avait un billet et « là » on était les rois, yes… que choisir ? On fouillait dans les bacs, on écoutait des tas de trucs et c’est comme ça que j’ai connu les maxi 45 Tours. Le truc magique, car ça avait la taille d’un 33 t, mais ça coûtait moins cher. Du coup, tu avais l’impression d’avoir du contenu dans ta discothèque et peut-être même un truc rare ??? J’avais le maxi Touch too much d’AC/DC avec Live Wire et Shot down in Flames en live sur la face B, une tuerie à l’époque. J’avais connu les Maxi grâce à Elvis Presley, car dans le magasin, ils en avaient un « Promised Land » si ma mémoire est bonne et puis, ils avaient aussi des disques de couleur et là, j’étais hypnotisé (éclat de rires…).

Des Pictures ?

Pas encore, c’était des disques vinyles de couleur or, c’était énorme… ça me faisait penser au fameux disque d’Or ! On les voulait tous (il y’en avait moins d’une dizaine), mais ils étaient plus chers. Après, mais bien plus tard, certains sont apparus avec d’autres couleurs (j’en avais un de Metallica), puis enfin les fameux pictures. A force de s’intéresser à tout ça, on commençait à bien maitriser notre sujet avec les imports, les doubles albums, etc. Parfois, on commandait même !!! C’était un vrai cérémonial « imagine, on se rendait chez le disquaire pour commander un album », et mec t’as gagné au loto ou quoi ? Sinon, la plupart du temps on se baladait, on faisait aussi quelques conventions et puis, on apprenait qu’à tel endroit « il y’avait une liquidation ». En furetant de droite et gauche, on trouvait des bons disquaires. Je me souviens de celui de la gare de l’Est, il était bien avec des prix raisonnables, je ne sais pas s’il existe encore. En tout cas, on lui a laissé du pognon à l’époque. 

 
Tout à l’heure, tu parlais de Vidéo, mais le cinoche, tu es un sérieux amateur ?
J’aime énormément le cinéma, trop, beaucoup trop… et cela même si j’ai une préférence pour le Bis. J’ai eu la chance de visionner beaucoup de films en salle, car sur Paris, tu avais des cinés spécialisés dans divers styles. C’était super, tu pouvais regarder 2 films pour pas cher et puis, pour les cinéphiles endurcies : tu avais des cinoches incroyables. Des vieux cinés, des cinés populaires ou des monuments comme le Grand Rex par exemple avec une salle époustouflante, j’ai vu plein de films dans cette salle, mais mon préféré était le Hollywood Blvd avec des Bruce Lee, des Zombies & des Sabreurs Manchots. C’est drôle, car souvent tu croisais des mecs avec le même centre d’intérêt : la bonne zique & les films qui vont avec, mais ne nous dispersons pas, parlons Thrash, parlons Cash (rires…).
OK, alors le Thrash Metal, comment et pourquoi ?
J’ai découvert le Thrash après la vague Punk. A cette époque, il y’a eu une scission dans ce mouvement. D’un côté, tu avais les purs & durs, à l’instar de Dead Kennedy’s, GBH ou The Exploited… ils le sont restés. De l’autre, ceux qui ont lancé la New Wave, le Gothic, l’Electro Indus, etc. Les influences étaient palpables et par répercussion dans le milieu Metal, certains ont commencé à accélérer la cadence et à brutaliser tout ça. Le plus intéressant, c’est qu’ils ont gardé le côté Heavy tout en balançant des Riffs bien rugueux. D’ailleurs, tu retrouvais cet esprit dans le HardCore, c’était étrange, car tu aurais pu imaginer une sorte de chaos bruitiste et bien non… l’ensemble sonnait vraiment bien et je pense que le Thrash est né de toutes ces influences. Cela dit, à l’époque on était très demandeur de musique rapide et un beau jour, nous avons entendu le Kill Em All de Metallica, nous avons été décontenancés. Une belle claque ! 

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